Une provocation idéologique.

Publié le par PS-Maubeuge

Sergio Antunes
Délégué territorial Sambre-Avesnois 

 
Une provocation idéologique.
Dès l’origine, le service public est une notion plus politique que juridique. La République se mettait au service du progrès de la société et l’Etat trouvait par là même sa mission. Les notions de « bien commun », « d’intérêt général », « d’utilité publique » sont les notions fondamentales sur lesquelles s’est construite la notion de service public.
Nulle part ailleurs qu’en France, elle n’a pris une telle importance, en étant érigée à la hauteur d’un véritable mythe, c’est à dire une de ces images fondatrices sur lesquelles prend appui l’identité collective.
Derrière les mots, c’est toute une conception du statut de l’Etat et du lien social qui est mobilisée.
Les mouvements sociaux de 1995 et de cette année ont bien montré que la question du service public constitue une des « questions sensibles » autour desquelles se joue la cohésion de la société. On parle d’ailleurs d’une « conception française du service public ». Plus qu’une conception française, je dirais aujourd’hui que c’est une conception socialiste, une conception de gauche fondée sur la justice sociale et sur la révolte face aux inégalités. C’est une thématique où la différence entre la gauche et la droite est la plus nette.
A l’université de rentrée de Lomme de notre fédération, Fernand, un ancien gazier, est venu avec sa force nous la rappeler. Il est venu nous dire que ces milliers d’ouvriers, de fonctionnaires ont réussi à faire de Gaz de France un modèle de service public, en bonne santé financière et efficace « que les capitalistes veulent maintenant reprendre ».
La droite critique souvent notre volonté de défendre les services publics. En faisant cela, elle affiche son vrai visage, elle affirme sa conception d’affaiblissement de l’Etat, de la République au profit de l’individualisme. L’énergie est un bien commun, d’utilité publique qui sert l’intérêt général. Aujourd’hui, la droite veut encore plus la livrer aux lois incertaines de la libre entreprise dont les objectifs sont diamétralement opposés à ceux du service public.
Qui va en pâtir ? D’abord les agents de GDF, puis nous tous, chacune et chacun d’entre nous, puisque le peuple de France se sera appauvri d’un service public exemplaire. C’est une provocation idéologique, elle en amènera d’autres. Il faut arrêter ce mouvement, dès le prochain printemps…

Publié dans Notes d'Humeur

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article